Dans l’affaire Audacia qui traîne le DAL86 au tribunal en diffamation au sujet de deux articles publiés sur le blog du Dal86 au sujet des méthodes utilisées pour faire sortir les déboutés du droit d’asile de leur logement CADA, venez nombreux soutenir le Dal86 :
– concernant le référé, mercredi 17 septembre à 9h30 au Tribunal de Grande Instance de Poitiers ;
– concernant le fond : jeudi 9 octobre à 14h au Tribunal de Grande Instance de Poitiers.
Conférence de presse en présence de Jean-Baptiste Eyraud, porte parole de la Fédération DAL, jeudi 9 octobre à 13h30 devant le Tribunal de Grande Instance
___________________________________________
Le référé du 13 août qui avait pour but d’obtenir « le retrait des deux articles publiés sur le site internet http://dal86.fr et publication de la décision à intervenir avec mention de la condamnation à retirer les deux articles diffamants, pendant une durée d’un mois dans un délai de 8 jours à compter de la signification de la décision de l’ordonnance » a été reporté au 17 septembre à 9h30 et ne s’impose toujours pas puisque les articles ont été retirés immédiatement du site. Un droit de réponse ou une simple lettre recommandée demandant le retrait du premier article auraient suffit, le Dal86 n’aurait pas alors publié le second article. Un dialogue aurait alors été possible, ce que visiblement Audacia ne souhaitait pas… D’autant plus que l’affaire ne sera jugée sur le fond que le 9 octobre prochain… Nous soupçonnons Audacia de mettre tout en œuvre, y compris des moyens aberrants, afin de nuire le plus possible au Dal86 et de l’empêcher de mener à bien les buts qu’il s’est fixé, en particulier d’accompagner, de soutenir et de protéger les personnes en situation irrégulière qui ont de graves problèmes de logement.
En effet, dès la première grosse action du Dal86, le campement de sans abri et mal logés du 31 mars – 21 avril 2012, et lorsque la municipalité PS et venue en aide à la préfecture UMP et a été mise à mal par les coups du boutoir des sans logis et mal logés soutenus par le DAL86, c’est M. Servouze, président de l’Entraide Sociale Poitevine qui allait devenir Audacia, qui est monté au créneau dans un article de Centre-Presse. Et ce dès le 5 avril ! Rappelons la chronologie, commencement du campement le 31 mars, expulsion musclée du campement par la police le 2 avril au matin, deux autres expulsions le 2 avril après-midi, demande d’audience auprès du maire le 3 avril au matin, expulsion musclée par la police quelques minutes après. Conférence de presse du maire et délégation reçue et enfumée par Michel Berthier, adjoint à la cohésion sociale le 3 avril après-midi, convocation de la presse pour visiter les structures d’hébergement existantes comme celle de la Maison Relais de la rue d’Osmoy le 4 avril, article dans Centre Presse le 5 avril.
La ficelle était très très grosse. Non seulement malgré ce qui est avancé par le journaliste, le Dal86 n’avait pas été invité et donc n’avait pas pu refuser l’invitation, mais le président l’Entraide Sociale Poitevine qui allait devenir Audacia, donc d’un CHRS (Centre d’Hébergement et de Réinsertion Sociale) et non du CHUS (Centre d’Hébergement d’Urgence Sociale) non seulement aborde la question de l’hébergement d’urgence du ressort de la Croix Rouge mais s’exprime sur… le logement social. Interrogé sur sa légitimité à parler du logement social, il nous a répondu qu’il était légitime parce qu’il était administrateur de Logiparc, qui le lui rend bien d’ailleurs puisque Logiparc est aussi administrateur d’Audacia…
Les propos d’Audacia et de la municipalité :
– « Pour répondre aux critiques du DAL (Droit au logement), les acteurs du logement social ont voulu (re) montrer ce qui se fait à Poitiers.
« Les dortoirs de 50 personnes, ça n’existe plus à Poitiers », explique Jean-Claude Servouze, le président de l’Entraide sociale poitevine. Et d’ajouter fermement : « Le logement social n’est pas en tension sur la ville. Il y a des solutions pour chacun ». Une mise au point en écho au DAL86 (Droit au logement) qui depuis le week-end dernier fait beaucoup parler de lui avec son campement sauvage devant Notre-Dame et son intrusion dans la mairie (lire nos précédentes éditions). L’association soutient cinq personnes qui auraient des problèmes de logement. Même s’il admet « des lacunes », Michel Berthier, adjoint à la cohésion sociale, a invité le DAL à visiter les structures d’hébergement existantes comme celle de la Maison Relais de la rue d’Osmoy. Il attend toujours. Jean-Claude Bonnefon, conseiller à la tranquillité publique, va plus loin en estimant que « le DAL peut être un partenaire supplémentaire » sur la question du logement social. L’appel est lancé.
« Les cinq personnes qui veulent un logement refusent ce que nous leur proposons, se désole l’adjoint au maire, mais nous ne leur donnerons pas un appartement sans accompagnement ». Ce qui permet à Jean-Marc Jouve, le directeur de l’entraide sociale poitevine, de rappeler le principe d’un logement social : « C’est un contrat entre la personne et nous, mais il y a des gens qui n’acceptent pas les règles du jeu ».
Ce qui entrait à l’époque, et qui semble continuer aujourd’hui, dans l’entreprise de lutte par tous les moyens initiée par la municipalité de Poitiers :
« Autant j’ai de l’admiration pour l’action du DAL au plan national, autant là, je ne comprends pas. On ne peut pas cautionner cela. » NR 03-04-12
« J’ai appelé le DAL national à propos de la situation actuelle », ajoute Michel Berthier. « A Poitiers, leur position ne correspond pas à la réalité. Ils se sont construits une autre réalité. » NR 04-04-12
« « Je ne comprends pas cette attitude qui vise à nous mettre en difficulté sur les questions de logement,indique Michel Berthier, adjoint au maire en charge de la cohésion sociale. Contrairement à ce que dit le DAL (Droit au Logement), nous avons à Poitiers suffisamment de logements pour accueillir les personnes en difficulté. » NR 26-04-12
Sans compter la déclaration du maire de Poitiers du 27 avril 2012 suite à l’incendie du squat du 11 rue Jean-Jaurès : « Cette nuit, un drame a été évité de peu à Poitiers. Le hasard d’un voisin sorti en pleine nuit dans son jardin a permis aux pompiers et à la Police nationale d’être prévenus à temps. L’incendie déclaré à 3h30 dans une maison, au 11 rue Jean Jaurès, a détruit en partie un squat mis en place par le « Collectif des sans logis et mal logés » de Poitiers et le DAL86, dont les principaux responsables sont Jean-François CHAZERAN et Jean-Christophe CLOCHARD. Sans l’intervention des pompiers, nul doute que les trois occupants présents au moment du drame auraient pu y perdre la vie.
Depuis plusieurs mois, des gens en souffrance, au parcours de vie difficile et pour lesquels la Ville et les associations et l’Etat, ont depuis très longtemps à Poitiers, mis en place des dispositifs d’aide (logements, santé, etc.), sont manipulés par une poignée d’individus sans scrupule. Instrumentaliser la souffrance, la perte de repères de gens en grande difficultés, constitue pour moi et pour l’ensemble de ma majorité, la pire des lâchetés. Je considère que ceux qui ont organisé et soutenu ce squat ont une double responsabilité, jusqu’ici morale et depuis ce matin, pénale.
Au-delà de l’incendie, des menaces de mort à mon encontre ont été découvertes, sous forme de tags, à l’intérieur de cette propriété privée. J’ai donc décidé de porter plainte en tant que maire et en tant que citoyen. Je souhaite que la Justice fasse toute la lumière sur les exécutants, mais aussi et surtout sur les commanditaires de ces opérations.
Je ne laisserai pas, à Poitiers, des individus sans scrupule s’abriter derrière une association respectable comme le DAL, instrumentaliser des gens en souffrance, les pousser à commettre des délits et pour finir, chercher à remettre en cause tout ce qui a été bâti à Poitiers depuis des années en matière sociale et qui constitue, en France, une référence. »
D’autre part, l’audience du 14 août dite “de fixation” a été très rapide. Une cinquantaine de personnes, militants politiques et associatifs, les trois quarts étant des personnes en situations plus ou moins régulières qui ont été et / ou sont encore soutenues par le Dal86, étaient venues le soutenir. La juge a remarqué que la salle était pleine surtout que ça a été jugé au début et que lorsque ce fût fini presque toute l’assistance à quitté la salle.
Le procureur semblait bouder certainement pour montrer qu’il n’appréciait guère qu’on empiète sur ses plates-bandes. En effet, la citation directe permettant à la partie civile de mettre en mouvement elle même les poursuites, en se passant de l’aval du parquet, cela se traduit généralement par une passivité totale du parquet à l’audience. Le tribunal a fixé, ne tenant compte que de l’excédent de 26 000 € d’Audacia et non de son budget annuel qui est de 6 200 000 € en 2012, rappelons pour mémoire que le budget du DAL86 pour l’année 2013 est de… 447,67 € et que son excédent et de 2,91 € !
L’audience sur le fond pour diffamation se déroulera le 9 octobre à 14h. Ce sera l’occasion de mettre à plat la politique violente des pouvoirs publics particulièrement d’Audacia envers les migrants. VOIR : « Faire sortir les déboutés » illégalement de leur logement CADA : une chaîne continue de responsabilités.
DAL86 – dal86@free.fr – 06 52 93 54 44 / 05 49 88 94 56
Permanences : tous les samedis matin de 11h à 12h Maison de la Solidarité 22 rue du Pigeon Blanc Poitiers
Commentaires récents