Depuis le 22 janvier 2014, plusieurs familles en état de nécessité ont élu domicile dans un ancien hôtel de 36 chambres, inoccupé depuis 2001, appartenant à la Polyclinique de la Providence.
Ce soir, la propriétaire, la directrice de la polyclinique, s’étant sans doute aperçue de l’occupation a appelée la police. Cette dernière est arrivée vers 18h, a frappé, l’un des occupants leur a ouvert et les policiers sont rentrés. Les occupants leur ont dit qu’ils étaient chez eux et leur ont demandé de sortir. Les policiers sont retournés jusqu’à la porte puis une longue attente a commencé. La police a effectué un contrôle général d’identité puis au bout d’un long moment, a demandé à visiter. Les occupants ont refusé, leur ont redit qu’ils étaient chez eux et leur ont demandé de sortir. Les policiers sont ressortis jusqu’à la porte, ont discuté entre eux encore un long moment puis sont revenus et, malgré les protestations des habitants, ont visité tout l’immeuble. Un membre du Dal86 présent sur les lieux les a averti que c’était une violation de domicile mais rien n’y a fait, les policiers accompagnés de la police scientifique, ont tout visité, pris des photos et des empreintes et traces. Puis, ils ont cantonné les deux familles présentes sur les lieux sur un espace du rez-de-chaussée en fermant les portes et en leur interdisant le reste de l’immeuble, et sont partis à 19h20.
Nouveau squat donc mais limité illégalement par la police. Affaire à suivre puisque les occupants vont porter plainte pour violation de domicile contre elle.
Concernant le fond de l’affaire, suite à l’expulsion du squat de l’Etape, M. Séguy, secrétaire général de la préfecture, à déclaré au journal de France 3 Poitou-Charentes du 23 novembre dernier : « La volonté affichée par l’ensemble des pouvoirs publics c’est qu’effectivement il n’y ait plus de squats dans le département de la Vienne. » VOIR Mais malheureusement cela ne voulait pas dire qu’il n’y aura plus personne à la rue, car le secrétaire général a continué en disant : « Ce type d’habitat présente beaucoup de risques pour ceux qui les occupent. Des problèmes d’insalubrité, des problèmes d’insécurité. Et puis par ailleurs, il n’est pas évidemment normal d’occuper de manière illégale des lieux qu’ils soient d’ailleurs publics ou privés. »
Nous répondons : Les squats existent parce qu’il y des gens à la rue, un 115 saturé et indigne, l’impuissance voire la mauvaise volonté de la préfecture face à la prise en charge de familles et de personnes en état de nécessité et parce qu’il y a des immeubles vides avec tout le confort comme cet hôtel 2 étoiles désaffecté depuis 2001, avec l’électricité et tout le matériel pour dormir, qui remplacerai avantageusement le Centre d’accueil d’urgence du 115, rue de Montbernage !
Au fond, après l’expulsion des squats l’automne dernier, il est clair que tous ceux qui ont été pris en charge, ont été dans une situation bien meilleure que celle qu’ils avaient l’année dernière. Mais il faut constater que leur situation était bien pire que lorsqu’ils vivaient dans les squats. Et elle s’est aujourd’hui gravement détériorée puisque la préfecture reprend malignement d’une main ce qu’elle a donné de l’autre. Le harcèlement, les intimidations, les déportations loin de Poitiers, les droits fondamentaux bafoués… la politique de la préfecture n’a pas changé et est donc claire : mettre les gens dans des situations d’injonctions paradoxales afin de les pousser à partir d’eux mêmes de Poitiers et de dissuader de venir ici ceux qui pourraient avoir envie de le faire.
D’abord, toutes les familles et personnes qui le nécessitaient, n’ont pas été prises en charge effectivement par la préfecture comme cela est prescrit par la loi : le gîte et l’hygiène bien sûr mais aussi le couvert et un accompagnement social digne de ce nom.
Ensuite, les personnes hébergées en hôtel n’ont pas été rapidement orientées vers des logements. N’oublions pas que la préfecture et le conseil général ont signé le Plan départemental pour le logement des personnes défavorisées qui préconise comme principe de base « le logement d’abord ».VOIR
De plus, nous avons appris que le financement fort cher – certainement 20 à 30 000 € par mois – des hôtels va s’arrêter dans quelques semaines. Que vont devenir ces familles et ces personnes ?
Le harcèlement policier et administratif n’a pas cessé : les OQTF n’ont pas été annulées, les titres de séjour de 6 mois, ou mieux de un an, pour tous, n’ont pas été délivrés, les contrôles incessants et les convocations à répétition au commissariat continuent et les assignations au TGI n’ont pas été annulées.
Le « 115 » n’a absolument pas changé ses pratiques scandaleuses. VOIR L’accueil en hébergement d’urgence relève de plus en plus de l’arbitraire et du discrétionnaire. Les structures effectuent une sorte d’écrémage assez honteux pour écarter les personnes sans titre de séjour et autres indésirables. Les conditions d’hébergement sont lamentables. Depuis que la Croix-Rouge gère l’hébergement d’urgence du centre de Monbernage, on constate un retour vers des pratiques d’un autre âge : promiscuité insupportable, ni droit à l’intimité avec un espace personnel, ni droit à vivre en famille. Et dernière chose, alors que la préfecture reconnaît qu’il y a 25 personnes à la rue chaque soir, le nombre de place : 25 va rester constant. De qui se moque-t-on ?
La préfecture n’a pas respecté scrupuleusement les lois et accueilli dignement toutes les personnes dans le besoin, et donc par la force des choses un squat s’est ouvert sur Poitiers pour pallier à ses manquements.
Les habitants des squats appellent à la solidarité. Faites un don pour les aider. Les habitants des squats ont toujours besoin de nourriture, de vêtements, de couvertures, d’ustensiles de cuisine, de meubles… Les habitants des squats sont aussi à la recherche de lieux, genre garages, pour stocker leurs meubles.
Chèques à l’ordre du DAL86 a envoyer à DAL86, Maison de la Solidarité, 22 rue du pigeon blanc 86000 POITIERS en précisant au dos « Squat Poitiers ».
DAL86 – dal86@free.fr – 06 52 93 54 44 / 05 49 88 94 56
Permanences : tous les samedis matin de 11h à 12h Maison de la Solidarité 22 rue du Pigeon Blanc Poitiers
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