Les semaines se suivent et se ressemblent. Par deux fois la préfecture a tenté une infâme manœuvre. Il y a quinze jours, nous apprenions qu’elle avait donné une OQTF à Mamadou Camara, scolarisé au lycée Aliénor d’Aquitaine en 1ère STL . La semaine dernière c’était le tour de Karen Abgaryan un père de famille qui est tombé dans un véritable traquenard tendu par la police. Il est arrêté et, alors qu’il est régularisable puisqu’il entre très clairement dans le cadre de la circulaire Valls, la préfecture lui a donné une OQTF, puis la police le conduit au centre de rétention (CRA) de Bordeaux. VOIR et VOIR
Par deux fois la préfecture a subit un revers. Par deux fois une mobilisation de soutiens, d’amis, de sympathisants… a forcé la préfecture à reculer. Face à un mouvement de lycéens qui menaçait de se mettre en place, la préfecture a dû annuler l’OQTF de Mamadou Camara et l’a forcée a lui donner un titre de séjour. Face à la mobilisation de personnes qui n’ont pas l’habitude de réagir ainsi, la préfecture a dû annuler l’OQTF de Karen Abgaryan et a été forcée de le libérer. VOIR : Le papa arménien entendu NR 27/02/2014
C’est aujourd’hui le tour de Radu, un père de 2 enfants dont la femme est enceinte de 4 mois et dont la grossesse se passe mal. Arrêté mercredi soir devant chez lui alors qu’il allait vérifier que la porte de sa voiture était bien fermée – les policiers cachés l’attendaient et lui sont tombés dessus-, pour une très curieuse affaire de vol de remorque remplie d’inox. Il a été mis en garde à vue puis conduit au CRA de Bordeaux tôt ce matin vendredi 28/02/2014.
Radu fait partie de cette famille élargie dont les membres vivent ensemble depuis toujours et dont les hommes subissent un acharnement administrativo-judiciaro-policier continu. Contrôles à répétition, arrestations, placements en garde à vue, confiscation de papiers d’identité, procès, placements en CRA, expulsions en Roumanie… tout le parfait arsenal répressif inefficace mais pénible de la préfecture pour dissuader les roms et autres indésirables de rester sur Poitiers. Depuis début avril les 25 personnes composant cette famille élargie vivaient au squat des Glières ou l’acharnement administrativo-judiciaro-policier s’était fortement accentué puisqu’elles avaient osé relever la tête et demandaient le respect de leurs droits. Elles en ont été expulsées le 23 octobre dernier et l’acharnement s’est encore une fois fortement accentué au point de devenir particulièrement inhumain. VOIR
Nous sommes donc en présence d’un travail de sape systématique de la part de cette préfecture revancharde dont le but est de montrer que, comme le claironnait Monsieur Valls le ministre de l’intérieur : « les roms ne veulent pas s’intégrer ». Or, sur Poitiers, nous avons clairement démontré qu’il se trompait et que pour s’intégrer, il faut d’abord être accueilli.
Comment donc Radu qui en est à sa troisième ou quatrième OQTF et à sa troisième ou quatrième expulsion, on ne compte plus, qui est constamment contrôlé, arrêté, régulièrement mis en garde à vue, quelques fois traîné au tribunal pour des futilités comme le vol de déchets, qui n’a que 250€ par mois pour vivre lui, sa femme et ses enfants, qui a été forcé de quitter l’hôtel trop loin de l’école de ses enfants et du reste de sa famille, qui n’est pas accompagné sérieusement par des travailleurs sociaux, qui arrive à peine à survivre, peut-il s’intégrer ?
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