Communiqué du DAL86 29/04/12

Droit Au Logement Vienne (86)

Droit Au Logement Vienne (86)

COMMUNIQUE DU DAL 86 SUITE A LA DÉCLARATION PUBLIQUE DU MAIRE DE POITIERS SUR NOTRE ASSOCIATION ET LES MAL LOGÉS ET SANS LOGIS EN LUTTE.

Question rhétorique rappelons que c’est quand on est à court d’arguments que l’on a recours aux attaques ad hominem. C’est pour cela que le DAL86 restera comme il l’a toujours été dans une critique politique, non pas d’Alain Claeys comme personne mais des agissements du maire de Poitiers. Maire de Poitiers qui engage lorsqu’il s’exprime la « majorité municipale ».

Le maire de Poitiers aime donner des leçons. Des individus sans scrupules instrumentalisent des gens en souffrance, les manipulent… dit-il. Hormis le fait  que toutes les décisions au DAL 86 et dans le collectif des sans-logis et mal-logés de Poitiers soient prises collectivement, qu’il n’y a pas  de responsables et que les porte-paroles occasionnels ne transmettent  que les décisions collectives, cette déclaration relève du mépris à  peine voilé et de la condescendance pour des sans-logis et mal-logés qui ont été tout à fait capables de se prendre en main et de décider les  choses par eux-mêmes.

Pourquoi cette thèse, si ce n’est pour tenter de cibler, intimider, réprimer ?

Par ailleurs, le maire accuse les gens en lutte de « chercher à remettre en cause tout ce qui a été bâti à Poitiers depuis des années en matière sociale et qui constitue, en France, une référence ». Vraiment ?

Ce n’est pourtant pas le Dal86 qui a inventé le harcèlement au quotidien de personnes sans domicile, par la police nationale et de la police  municipale, cette véritable politique de purification sociale du centre ville dénoncée à la fin de l’année dernière par Démocratie réelle maintenant Poitiers VOIR

Allons plus loin. Comment le maire de Poitiers peut-il accepter que la maraude ait encore « perdu » son laissez -passer pour venir distribuer la soupe chaude aux sans logis place du marché ?

Comment peut-il accepter  que le 115 soit complet tous les soirs, que les gens qui nécessitent un hébergement soient contraints de téléphoner plusieurs fois dès le matin pour s’entendre dire tard dans la soirée qu’il n’y a pas de place ?

Comment peut-il accepter que l’on y parque les gens dans des dortoirs, que les chiens ne  soient pas admis avec leurs maîtres, que les sans logis doivent quitter les lieux dès 7h30 le matin ?

Comment peut-il accepter qu’il y ait une liste d’attente de plusieurs jours dans les CHRS, que l’accompagnement social y soit rendu obligatoire – au mépris de la loi – et que cela  serve, comme le traitement réservé aux chiens, les règlements absurdes et les punitions arbitraires, de moyen de dissuasion ?

Comment peut-il accepter qu’il y ait encore des personnes à la rue ou si mal logées ? Des personnes qui sont forcées de réquisitionner des immeubles, d’y vivre en s’éclairant à la bougie au risque de mettre le feu et de mourir  brûlées vives ? Pourquoi notre maire ne s’est-il pas déplacé au 11 rue Jean Jaurès pas plus qu’au campement devant Notre Dame,  pour discuter avec les sans logis et mal logés de leurs besoins ?  Pourquoi même ne leur a-t-il pas proposé de leur faire ouvrir l’électricité et l’eau ?

Comment a-t-il pu accepter les destructions répétées du campement place du marché et la répression féroce qui a suivi durant 3 semaines ? Rappelons que ces exactions ont été perpétrées envers « des gens en souffrance, au parcours de vie difficile »… dans les mots du maire lui-même.

Comment peut-il accepter  que les bailleurs sociaux aient deux files d’attente, l’une pour ceux qui ont les moyens et qui sont servis rapidement et l’autre pour ceux  qui ne les ont pas et qui peuvent attendre longtemps ?

Comment a-t-il pu accepter qu’un sans logis soit mort dans le parking souterrain de la place du marché en janvier dernier ? Il est vrai que « ouf », il n’était pas mort de froid… Rappelons que 400 personnes par an meurent en France dans la rue, autant l’été que l’hiver.

Comment peut-il accepter que la propriété privée et la spéculation immobilière priment sur le droit au logement ? Au 11 rue Jean Jaurès, les habitations ont été laissées à l’abandon et à la dégradation pendant 14 années par la propriétaire ! Rappelons qu’il y avait 4122 logements vacants à Poitiers en 2008. Combien y en a-t-il aujourd’hui ?

 

Comment notre bon  maire, lui qui était présent sur place avec Michel Berthier à 4h du matin, si attentif au confort de ces « gens dans la souffrance » peut-il accepter que les victimes de l’incendie aient fait 13 longues heures de garde à vue, et soient convoquées au tribunal correctionnel pour le 12 juillet prochain pour entre autres, dégradation involontaire par utilisation de bougie sans surveillance? Pourquoi n’a-t-il pas proposé comme le maire de Toulouse l’a fait en mars 2010, de reloger les sans abris et mal logés VOIR ?

Enfin, comment peut-il se  focaliser, lors de ce moment si grave, non sur les victimes, mais sur un tag, dont rien ne prouve qu’il ait été commis par les occupants ?

C’est l’entêtement du  maire à dénier l’existence de problèmes de logement à Poitiers qui le conduit dans cette impasse : s’attaquer aux  personnes en lutte pour le droit fondamental d’un logement décent pour tous, afin de les faire taire.

Mais le DAL86 ne se laissera pas intimider, défend et continuera à défendre ses militants contre les attaques présentes et à venir. Et tant que le droit à un logement décent ne sera pas effectif pour tous, les militants du DAL86 continueront à lutter aux côtés des personnes mal logées et sans logement.

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1 Commentaire

    • Jacquenod sur 30 avril 2012 à 8 h 50 min
    • Répondre

    De tout coeur avec le DAL injustement dénigré suite à un départ de feu
    et tenu pour (ir) responsable on le sent bien dans les paroles du maire… les responsables sont la pauvreté, les hommes politiques qui ne s’engagent pas haut et fort, la propriété privée dans laquelle investissent ceux qui ont le pouvoir donc l’argent… la lutte de la mairie contre les logements insalubres cautionne l’expulsion des étrangers en attente de leurs papiers on le voit bien car dans le cas des sans domicile fixe revendiquant un logement rien ne leur a été proposé au contraire la police est au coude à coude avec la mairie dans les mêmes lamentables conclusions.

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