Pour répondre aux critiques du DAL (Droit au logement), les acteurs du logement social ont voulu (re) montrer ce qui se fait à Poitiers.
Dans un coin de la pièce, il reste encore deux cartons à déballer. « Je ne suis là que depuis un mois », s’excuse presque Brigitte. Pourtant, cette locataire de la Maison Relais de la rue d’Osmoy située dans le quartier de Saint-Cyprien a plutôt bien aménagé son petit appart’. Elle est même ravie d’être là. « Contrairement à ce que l’on peut croire, c’est très calme et très convivial ici ».
Comme les 13 autres locataires de cette maison-relais, Brigitte est en situation d’isolement et de fragilité. Ce qui lui a rendu impossible l’accès à un logement ordinaire. « Je me suis bien intégrée dès le départ », poursuit Brigitte assise sur son canapé. Elle se dit très attachée à « la question de sécurité » et apprécie la grande salle commune du rez-de-chaussée où peuvent se rejoindre les locataires.
« Les dortoirs
de 50 personnes,
ça n’existe plus
à Poitiers »
« Les dortoirs de 50 personnes, ça n’existe plus à Poitiers », explique Jean-Claude Servouze, le président de l’Entraide sociale poitevine (*). Et d’ajouter fermement: « Le logement social n’est pas en tension sur la ville. Il y a des solutions pour chacun ». Une mise au point en écho au DAL86 (Droit au logement) qui depuis le week-end dernier fait beaucoup parler de lui avec son campement sauvage devant Notre-Dame et son intrusion dans la mairie (lire nos précédentes éditions). L’association soutient cinq personnes qui auraient des problèmes de logement. Même s’il admet « des lacunes », Michel Berthier, adjoint à la cohésion sociale, a invité le DAL à visiter les structures d’hébergement existantes comme celle de la Maison Relais de la rue d’Osmoy. Il attend toujours. Jean-Claude Bonnefon, conseiller à la tranquillité publique, va plus loin en estimant que « le DAL peut être un partenaire supplémentaire » sur la question du logement social. L’appel est lancé.
« Les cinq personnes qui veulent un logement refusent ce que nous leur proposons, se désole l’adjoint au maire, mais nous ne leur donnerons pas un appartement sans accompagnement ». Ce qui permet à Jean-Marc Jouve, le directeur de l’entraide sociale poitevine, de rappeler le principe d’un logement social: « C’est un contrat entre la personne et nous, mais il y a des gens qui n’acceptent pas les règles du jeu ».
(*) L’association dispose de 300 logements à Poitiers, pouvant accueillir 1.000 personnes.
Bruno Delion
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