Suite à l’article La cité judiciaire rattrapée par la justice NR 08/03/2013 rappelons que la situation de nombreuses familles et personnes est dramatique sur Poitiers. En ce moment le Dal86 soutient plus d’une dizaine de familles — soit une cinquantaine de personnes dont quand même la moitié d’enfants -, et une dizaine de personnes seules qui n’ont pas de logement et qui sont dans la galère.
Sauf en période de « plan grand froid » le 115 n’a pas de place. Et quand il y en a, l’hébergement n’est pas continu comme la loi y oblige. Ce sont plutôt les femmes et les enfants qui sont prioritaires. Alors, rappelons-le, que l’hébergement d’urgence est un DROIT FONDAMENTAL en France, alors que la Convention internationale des droits de l’enfant impose de prendre en compte « l’intérêt supérieur de l’enfant », les pères de familles sont hébergés au mieux par périodes : deux trois jours puis à la rue pendant une semaine, puis deux trois jours et ainsi de suite.
Exigeons que la préfecture et les autorités respectent les lois qu’elles se sont données elles-mêmes.
Exigeons donc, qu’au lieu de dissuader les gens d’exercer leurs droits, qu’au lieu d’être au service des propriétaires immobiliers, les autorités, préfecture, mairie, Conseil général… respectent la loi et mettent en place un véritable service d’hébergement et de logement. En fait, tout ce qui est prescrit par la loi du 25 mars 2009 et qui n’existe pas sur Poitiers : Un accueil inconditionnel et pérenne car « Ce dispositif fonctionne sans interruption et peut être saisi par toute personne, organisme ou collectivité » « toute personne accueillie dans une structure d’hébergement d’urgence doit pouvoir […] y demeurer, dès lors qu’elle le souhaite » ; un accueil « conforme à la dignité de la personne humaine » ; des « prestations assurant le gîte, le couvert et l’hygiène, une première évaluation médicale, psychique et sociale » ; une première orientation « vers tout professionnel ou toute structure susceptibles de lui apporter l’aide justifiée par son état, notamment un centre d’hébergement et de réinsertion sociale, un hébergement de stabilisation, une pension de famille, un logement-foyer, un établissement pour personnes âgées dépendantes, un lit halte soins santé ou un service hospitalier » ; un accompagnement personnalisé digne de ce nom : « Toute personne accueillie dans une structure d’hébergement d’urgence doit pouvoir y bénéficier d’un accompagnement personnalisé » ; une seconde orientation « vers une structure d’hébergement stable ou de soins, ou vers un logement, adaptés à sa situation » . Le but ultime est bien de vivre dans un logement stable car le seul hébergement n’est pas une fin en soi puisqu’il s’agit d’aider « les personnes et les familles qui connaissent de graves difficultés, notamment économiques, familiales, de logement, de santé ou d’insertion » à « accéder ou à recouvrer leur autonomie personnelle et sociale ».
L’ex-Lycée des Feuillants, en particulier les parties gardées par la Mairie qui contiennent l’ancien internat, serait un lieu bien adapté pour héberger les gens qui sont dans le besoin.
Même pas besoin que le maire exerce son pouvoir de réquisition puisque ça lui appartient. Il suffirait qu’il prête les lieux à la préfecture pour qu’elle respecte la loi en hébergeant les gens qui le nécessitent. Il pourrait même les lui donner comme il a donné le reste de la bâtisse au ministère de la justice.
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Permanences : tous les samedis matin de 11h à 12h et tous les mardis soirs de 17h à 18h Maison de la Solidarité 22 rue du Pigeon Blanc Poitiers
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