Thomas qui a 22 ans est arrivé à Poitiers le 12 février dernier et a été hébergé dans un premier temps chez une connaissance durant un mois. Après un conflit créé entre autres par l’exiguïté du logement, Thomas a dû partir. Il a téléphoné au 115. le standardiste lui a répondu qu’il n’y avait pas de place et qu’ils espaçaient car il y avait de plus en plus de demandes et une nouvelle famille venait d’arriver. Thomas a téléphoné chaque jour à 15h et n’a eu de place qu’au bout de trois ou quatre nuits, dormant à la gare et dans les halls d’immeubles, une place pour une nuit, puis trois nuits à la rue, puis une place pour une nuit et ainsi de suite jusqu’à ce 5 avril où il est venu à la permanence du Dal86.
Dès le matin, Thomas avait fait passer le message. Il avait commencé par demander à l’accueil du CHUS (Centre d’Hébergement d’Urgence Sociale) s’ils avaient le n° de téléphone du Dal. Ce à quoi on lui a répondu qu’ils n’étaient pas les renseignements… Puis à 15h alors que le standardiste lui disait qu’il n’y avait pas de place pour lui, Thomas lui a demandé le récapitulatif de ses appels au 115. Le message a dû passer puisque Thomas, dont le dossier était déjà passé au SIAO (Services Intégrés d’Accueil et d’Orientation) et avait un rendez-vous le 22 avril à 17h avec la direction du foyer Carrefour, est repassé en commission SIAO le… mardi 8 avril et a obtenu un rendez-vous au Foyer des Jeunes Travailleurs John Kennedy jeudi 10. Il a eu une place, pour minimum 3 mois, le 16 avril.
Preuve s’il en était besoin que la préfecture connaît très bien les lois, ou mieux, sait très bien échapper aux condamnations. En effet, Thomas est de nationalité française. Comme les étrangers en situation irrégulière, il a droit a l’inconditionnalité et à la continuité de l’accueil d’urgence c’est-à-dire qu’il ne peut être à la rue 3 à 5 nuits par semaine. Mais contrairement à eux qui peuvent rester à la rue 3 à 5 nuits par semaine, pour lui, ce droit est opposable à la préfecture qui a toutes les chances d’être condamnée si elle ne l’héberge pas ou ne lui trouve pas rapidement une solution plus pérenne. Les pouvoirs publics savent faire des odieux calculs.
DAL86 – dal86@free.fr – 06 52 93 54 44 / 05 49 88 94 56
Permanences : tous les samedis matin de 11h à 12h Maison de la Solidarité 22 rue du Pigeon Blanc Poitiers
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