C’est une étrange pratique découverte par RTL ce vendredi. À Metz (Moselle), depuis le début de la vague de froid, le 115 – le numéro d’urgence pour les sans-abri – est complètement débordé. Le Samu social a donc décidé de faire un tri et de privilégier les Français et les demandeurs d’asile.
Un journaliste de la radio a observé un groupe de Roumains en faire l’expérience. Le travailleur social leur répond au téléphone :
« En fait, vous n’êtes pas prioritaires. Oui [il y a des places, ndlr], mais le problème c’est que tout de suite, nous, on les attribue aux personnes de nationalité française ou en demande d’asile, pour le moment. »
Un porte-parole de la préfecture de la Moselle a confirmé cette règle à Reuters tout en précisant qu’elle permet en théorie de régler « 99% des cas ».
« Les Roms ne font partie ni de l’une, ni de l’autre catégorie », a-t-il admis, mais la recherche d’une solution reste « inconditionnelle ».
« Retirer le label à ceux qui ne respectent pas l’inconditionnalité »
Joint par Rue89, Eric Molinié, président du Samu social de Paris, répond :
« C’est une initiative isolée, absolument pas une consigne nationale. Nous, à Paris, nous respectons le principe d’inconditionnalité. Nous demandons juste le nom pour avoir une fiche sur laquelle on mentionne leurs besoins.
Nous sommes choqués d’une telle consigne, mais nous ne pouvons pas sanctionner, nous n’en avons pas le pouvoir, la structure dépend de la ville de Metz. La seule chose que nous pouvons faire, c’est rappeler l’esprit du Samu social et dire que nous sommes choqués.
Le Samu social est une franchise, et regroupe des réalités très diverses. Mon objectif pour l’année qui vient est d’harmoniser tout ça et retirer le label à ceux qui ne respectent pas certains critères, dont celui de l’inconditionnalité. »
Eric Molinié promet de mettre en place cette charte « claire » avant l’hiver prochain.
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