Mardi dernier, nous vous informions de la situation de cette jeune mère de famille qui couche au CHUS (Centre d’Hébergement d’Urgence Simple ou 115) depuis maintenant deux mois [VOIR]. Ce que nous dénoncions comme un grave manquement à la loi qui oblige les institutions à « orienter [les personnes accueillies dans les CHUS] vers une structure d’hébergement stable ou de soins, ou vers un logement, adaptés à sa situation » (Article L 345 2- 3 du Code de l’action sociale et des familles). D’autant plus qu’elle y couche avec son enfant de 11 mois et qui qu’elle est séparée de ce fait de son aîné de 7 ans qui vit chez ses ex beaux parents. Une urgence parmi les urgences donc.
Il y a 12 jours, Valérie a été orientée par le SIAO (Services Intégrés d’Accueil et d’Orientation) vers l’ESP (Entraide Sociale Poitevine) et obtenait un rendez-vous pour une première évaluation seulement le 27 juillet, soit 10 jours plus tard, pour s’entendre dire que l’ESP n’avait pas de place pour elle et que son dossier repasserait en commission le mardi suivant au SIAO pour une re-orientation.
Puisque l’ESP a un quasi-monopole sur le territoire, quelle autre solution pourra lui être proposée par le SIAO ? Sera-t-elle re-orientée vers l’ESP, qui, puisque cette association nous a dit avoir à traiter six autres dossiers tout aussi urgents que celui de Valérie, ne pourra pas l’héberger et la réorientera sur le SIAO qui la réorientera sur l’ESP, et ce jusqu’à ce que des places se libèrent ou soient libérées, ou que certains baissent les bras pour faire valoir leurs droits et renoncent à avoir un hébergement ?
Devant cette situation kafkaïenne, nous avons décidé d’occuper l’Entraide Sociale Poitevine. L’idée était d’arrêter ici cette fuite en avant. Bien-sûr, comme à chaque fois dans ces cas-là, l’institution a tenté de se dédouaner en affirmant qu’elle n’y était pour rien, qu’il fallait plutôt aller voir le décideur (SIAO) et le financeur (DDCS, Direction Départementale à la Cohésion Sociale). Nous reprochant même avec culot de faire des choses injustes en soutenant cette personne puisqu’elle passerait de la sorte devant les autres ! Devant tant de mauvaise foi, nous avons proposé de faire avancer de la même façon tous les dossiers qu’ils ont en allant ensemble voir leur financeur. On attend la réponse.
En début d’après-midi, une délégation est allée à l’ASE (Aide Sociale à l’Enfance) souhaitant rencontrer son directeur. Comme il était en réunion à l’extérieur, nous avons demandé qu’il nous rappelle en urgence pour que l’on se rencontre. Ce qu’il n’a pas fait. Dès lundi nous lançons une procédure de référé à l’encontre de l’ASE prenant appui sur l’article L 221-1 du Code de l’action sociale et des familles : « Sont pris en charge par le service de l’aide sociale à l’enfance sur décision du président du conseil général :[…]
4° Les femmes enceintes et les mères isolées avec leurs enfants de moins de trois ans qui ont besoin d’un soutien matériel et psychologique.
Nous sommes donc restés une quinzaine de personnes à l’ESP jusque dans la soirée. Vers 18h, comme le président et le directeur étaient en vacances et que nous avons compris que personne ne pouvait prendre une décision politique, nous sommes partis en disant que nous reviendrons bientôt et encore plus nombreux afin que cette association se dote des moyens pour respecter les droits de ceux qu’ils sont censés héberger et accompagner.
L’article dans la Nouvelle République (à la suite de l’article « SPECTACLE Nuit Romane ce soir à Charroux »)
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