Première vague de froid : coup de chaud sur le 115 NR 04/12/2010

La baisse des températures a fait monter le nombre d’appels sur le numéro d’urgence. 51 sans-abri ont passé la nuit de jeudi à vendredi au chaud.

hebergement 115Rue de Montbernage, le centre permanent de la Croix-Rouge tourne à plein.  – (Archives photo Patrick Lavaud)
 

Sur son ordinateur, David Duprez a les yeux rivés sur les prévisions météorologiques. « Vous voyez la nuit prochaine (NDLR : la nuit dernière), il va encore faire très froid, explique le responsable du Samu social de la Croix-Rouge. Nous parlons en température ressentie qui correspond à la température réelle additionnée à la force du vent. Elle est annoncée à moins 10°. » Les précoces frimas de l’hiver ne l’ont pas pris au dépourvu. « Nous avons des prévisions à 4 jours. Cela donne le temps de se préparer. Le préfet a déclenché la semaine dernière le niveau 2 du plan grand froid. A ce stade, les maraudes des bénévoles du Samu social – ils sont une trentaine au total – deviennent quotidiennes. Si les températures remontent comme c’est annoncé, le plan pourrait être levé lundi. » Le nombre de lits d’hébergement d’urgence a même été doublé pour passer des trente lits du centre permanent de la Croix-Rouge, 15, rue Montbernage, à soixante avec la transformation en dortoir du gymnase des Ecossais prêté par la Ville (lire NR du 27 novembre) en CTHU (Centre temporaire d’hébergement d’urgence).
Au standard du « 115 », ouvert 7 jours sur 7 et 24 heures sur 24, on a connu un premier coup de chaud en ces jours glacés. « Dans la nuit jeudi à vendredi, on a accueilli 51 personnes, détaille David Duprez. Il y a des personnes isolées ou des familles avec enfants. On ne sait pas d’un jour à l’autre combien nous devrons en accueillir. Le 115 répertorie tous ceux qui n’ont pas d’hébergement pour faire un calcul et réorienter au mieux vers le centre permanent et le CTHU. Il n’y a naturellement pas de conditions pour bénéficier de cette aide d’urgence (1). On a juste une petite difficulté avec les gens qui ont des chiens. Les animaux sont en effet interdit dans nos centres d’accueil. »
La répartition des tâches, la couverture des besoins en chaleurs thermique et humaine sont parfaitement rodées dans la capitale du Poitou. « La crainte d’un décès est toujours présente. Nous sommes extrêmement vigilants. Il y a un lien permanent entre le 115, le SAMU social et les éducateurs de rue du relais Georges Charbonnier. »
L’augmentation constante des appels de gens en détresse fait froid dans le dos. « Sur les maraudes, on voit entre et quarante personnes. La plupart du temps ces gens ont des squats et se débrouillent. A ma connaissance, personne ne vit dans la rue sur Poitiers. Et l’on voit de plus en plus de travailleurs pauvres. »

(1) Le CTHU est ouvert de 19 h à 9 h, le centre permanent de 16 h à 11 h. En journée : accueil de jour du secours catholique impasse de la Trinité.

Loïc Lejay

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