Constatant que l’accueil d’urgence à Poitiers présente de graves dysfonctionnements, certaines associations, parmi les membres participant au Collectif de soutien aux migrants DNSI (D’ailleurs Nous Sommes d’Ici), Groupe local La CIMADE Poitiers, RESF86, Dal86, vous ont invitée par un courrier daté du 3 octobre dernier, à faire ensemble, avec une simple délégation, une visite du Centre d’Hébergement d’Urgence Sociale au 15 rue de Montbernage.
Compte tenu du fait que le froid est là et n’ayant toujours pas de réponse, nous avons décidé de vous interpeller par lettre ouverte.
L’accueil d’urgence à Poitiers est digne de Zola. En effet, malgré ce que prévoit la loi, l’accueil inconditionnel n’est pas assuré à cause du manque de places – des personnes seules et des familles se retrouvent régulièrement à la rue. Si les femmes et les enfants sont à peu près toujours accueillis, les hommes « tournent » c’est-à-dire ne sont hébergés qu’une nuit sur deux ou trois voire qu’une nuit par semaine, hiver comme été.
Non seulement l’accueil inconditionnel n’est pas respecté mais, malgré la loi qui prévoit un « accueil digne », les locaux du CHUS (Centre d’Hébergement d’Urgence Sociale) sont très vétustes et la vie en dortoirs sépare les couples et les familles. Malgré la loi qui prévoit un accueil continu, les personnes et les familles doivent sortir à 10h30 le matin et ne pas y revenir avant 16h15 et pas après 21h.
Malgré la loi qui, outre le gîte et l’hygiène, prévoit le couvert, il n’y a pas de repas servis le soir ni a fortiori le midi et les résidents ont interdiction de se faire à manger même pour leur petits enfants et de laver leur linge. Malgré la loi qui prévoit une première orientation « vers tout professionnel ou toute structure susceptibles de lui apporter l’aide justifiée par son état », un accompagnement personnalisé et une seconde orientation « vers une structure d’hébergement stable ou de soins, ou vers un logement, adaptés à sa situation » les personnes et les familles sont livrés à elles-mêmes et il est certain que des familles subissent ces mauvais traitements durant deux longues années, voire trois ans.
Nous exigeons donc simplement que la loi soit respectée et que vous mettiez en place un véritable service d’hébergement et de logement.
Pour les associations, le Collectif DNSI
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