« il y a autre chose à imaginer », a déclaré M. Séguy le secrétaire général de la préfecture au journal du 13 mai 19h de France 3 Poitou-Charentes au sujet des squats de l’Etape des Glières.
Nous ne voyons malheureusement que trop bien ce qu’est cette « autre chose à imaginer ». Vendredi dernier, 5 des 34 occupants du squat l’Etape étaient traînés au tribunal d’instance par le maire de Poitiers en vue de leur expulsion. L’audience a été heureusement renvoyée au 31 mai. Et, vendredi prochain, les habitants du squat des Glières sont traînés au tribunal d’instance par Logiparc pour un référé d’heure à heure en vue de leur expulsion immédiate si besoin avec le concours de la force publique.
Ah bon, ils n’ont pas, comme Stéphanie Bonnet la directrice du bailleur « social » le déclare dans la Nouvelle république du 13 mai : « un délai d’un mois pour quitter définitivement les lieux ». Rajoutant que « Cela nous laisse suffisamment de temps pour leur trouver des places dans un centre d’hébergement. ».
GROS MENSONGE, comme d’ailleurs est un GROS MENSONGE son affirmation : « Nous nous sommes également déplacés avec une assistante sociale dans le but de les reloger rapidement. »
Les habitants du squat n’ont ni vu l’ombre de la directrice de Logiparc ni celle de la moindre assistante sociale. A la place la directrice de Logiparc (c’est fou ce que ces institutions oublient vite qu’elles ont un président…) leur a envoyé un huissier jeudi 16 mai pour les notifier du référé heure à heure.
Franchement Dal86 s’attendait à « autre chose à imaginer » que cette procédure judiciaire absurde et somme toute classique. Quand les autorités, Logiparc inclut, vont-elle comprendre que leurs solutions ne font que déplacer le problème sans le résoudre ? Quand vont-elles enfin venir sur place pour constater et pour évaluer la situation avec les habitants et mettre en place des solutions acceptables ?
Surtout que les habitants des squats ont une idée bien précise de ce qu’ils souhaitent.
Leur première demande est que les procédures d’expulsion des deux squats soient immédiatement annulées afin que soient mises en œuvre, EN CONCERTATION, les solutions adéquates.
Leur deuxième demande est une prise en charge la plus rapide possible pour toutes les familles et personnes seules vivant dans ces squats, c’est-à-dire, un logement décent et les moyens de vivre dignement.
Leur troisième demande est la régularisation de tous ces sans-papiers pour lesquels le logement peut être aussi un problème (sans logis et mal logés, loyers scandaleux, exiguïté, surpopulation, etc…) mais parmi bien d’autres. Et dont on sait que c’est par leur régularisation administrative que passe la solution.
Il est toutefois hors de question qu’ils aillent, comme proposé unilatéralement et sans concertation, par la directrice de Logiparc, dans « un centre d’hébergement » ni a fortiori qu’ils subissent l’indécence de l’hébergement du CHUS « 115 ». Toutes ces personnes sont responsables et autonomes et doivent être relogées et non pas subir des traitements indignes dans des centres d’hébergement.
Concernant la dangerosité de l’immeuble, nous n’avons que trop perdu du temps. Il faudrait savoir de quoi il en retourne. S’agit-il d’insalubrité, de simple danger ou carrément de péril ? Au lieu de ce permis de démolir obtenu opportunément le… 2 mai, soit le jour du constat de l’occupation, nous exigeons le plus rapidement possible la nomination d’un expert qui sera chargé d’examiner la solidité de l’immeuble et les dangers qu’il pourrait représenter pour ses occupants, de dresser un constat et proposer des mesures techniques pour y mettre fin.
S’il y a péril imminent nous exigeons que Logiparc reloge IMMEDIATEMENT les occupants dans ses logements. S’il s’agit de simple danger comme l’électricité, nous exigeons que Logiparc envoie IMMEDIATEMENT l’un de ses électriciens pour faire les réparations qui s’imposent. De même concernant l’insalubrité en particulier l’eau courante, nous exigeons que Logiparc envoie IMMEDIATEMENT un plombier pour mettre l’eau.
Etant donnés les mensonges de Logiparc et le fait que ce bailleur social n’ait même pas daigné se déplacer, les familles du squat les Glières se rendront en délégation au siège de Logiparc 65 av John Kennedy (près du Lycée Aliénor d’Aquitaine) afin de rencontrer son président, M. Jean-François Macaire mercredi 22 mai à 16h30.
Dal86 appelle à venir les soutenir et à transmettre cette information massivement autour de vous.
Dal86 appelle à venir soutenir ces familles au tribunal d’instance, 21 rue Saint Louis. vendredi 24 mai à 9h.
DAL86 – dal86@free.fr – 06 52 93 54 44 / 05 49 88 94 56
Permanences : tous les samedis matin de 11h à 12h et tous les mardis soirs de 17h à 18h Maison de la Solidarité 22 rue du Pigeon Blanc Poitiers
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