Droit de réponse à la Déclaration d’Alain Claeys au sujet de l’incendie du 11, rue Jean Jaurès

Jean-François Chazerans

Jean-Christophe Clochard

Poitiers le 2 mai 2012

 

Directeur de publication du site internet de la ville de Poitiers
Mairie de Poitiers

Lettre recommandée avec accusé de réception

Monsieur,

Nous avons relevé dans la Déclaration d’Alain Claeys au sujet de l’incendie du 11, rue Jean Jaurès à Poitiers, dans la nuit du 26 au 27 avril 2012. publiée le 27 avril 2012 sur le site internet de la ville de Poitiers à l’ADRESSE, les propos suivants:

« Cette nuit, un drame a été évité de peu à Poitiers. Le hasard d’un voisin sorti en pleine nuit dans son jardin a permis aux pompiers et à la Police nationale d’être prévenus à temps. L’incendie déclaré à 3h30 dans une maison, au 11 rue Jean Jaurès, a détruit en partie un squat mis en place par le « Collectif des sans logis et mal logés » de Poitiers et le DAL86, dont les principaux responsables sont Jean-François CHAZERAN et Jean-Christophe CLOCHARD. Sans l’intervention des pompiers, nul doute que les trois occupants présents au moment du drame auraient pu y perdre la vie.

Depuis plusieurs mois, des gens en souffrance, au parcours de vie difficile et pour lesquels la Ville et les associations et l’Etat, ont depuis très longtemps à Poitiers, mis en place des dispositifs d’aide (logements, santé, etc.), sont manipulés par une poignée d’individus sans scrupule. Instrumentaliser la souffrance, la perte de repères de gens en grande difficultés, constitue pour moi et pour l’ensemble de ma majorité, la pire des lâchetés. Je considère que ceux qui ont organisé et soutenu ce squat ont une double responsabilité, jusqu’ici morale et depuis ce matin, pénale.

Au-delà de l’incendie, des menaces de mort à mon encontre ont été découvertes, sous forme de tags, à l’intérieur de cette propriété privée. J’ai donc décidé de porter plainte en tant que maire et en tant que citoyen. Je souhaite que la Justice fasse toute la lumière sur les exécutants, mais aussi et surtout sur les commanditaires de ces opérations.

Je ne laisserai pas, à Poitiers, des individus sans scrupule s’abriter derrière une association respectable comme le DAL, instrumentaliser des gens en souffrance, les pousser à commettre des délits et pour finir, chercher à remettre en cause tout ce qui a été bâti à Poitiers depuis des années en matière sociale et qui constitue, en France, une référence. »

Ces faits sont complètement inexacts et susceptibles de nous porter gravement préjudice.

Indépendamment de la suite légale que nous nous réservons de donner à cette affaire, par application de l’article 13 de la loi du 29 juillet 1881, et comme il n’y a pas de possibilité de « formuler directement les observations qu’appelle de notre part un message qui nous met en cause. » comme le stipule le décret d’application du 24 octobre 2007 de la loi pour la confiance dans l’économie numérique, n° 2004-575 du 21 juin 2004, nous vous demandons d’insérer la réponse suivante sur votre site internet dans les conditions de l’article 13, alinéa 4 de la loi du 29 juillet 1881 : la réponse « devra être faite à la même place et en mêmes caractères que l’article qui l’aura provoquée et sans aucune intercalation. » :

Droit de réponse

Droit Au Logement Vienne (86)

Droit Au Logement Vienne (86)

« Nommément mis en cause par M. Claeys maire de Poitiers dans sa déclaration publiée le 27/04/2012 sur le site de la Ville de Poitiers, nous sommes abasourdis par la brutalité de l’attaque et par l’outrance des diffamations et des calomnies.

Nous agissons simplement au sein du Dal86 qui n’a pas de « responsables » car c’est une association collégiale qui prend ses décisions au consensus. De ne citer que deux personnes sur la cinquantaine d’adhérents actuels ne peut conduire qu’à désigner des coupables à la vindicte publique afin d’en faire des bouc émissaires et d’occulter les vrais problèmes de logement.

Nos buts personnels de militants de terrain sont clairs et se confondent avec ceux du DAL national inscrits dans sa charte que nous avons acceptée et dans les statuts du Dal86 :

    d’unir et d’organiser les familles et les individus, mal-logés ou concernés par le problème du logement, pour la défense du droit à un logement décent pour tous ;


    d’exiger l’arrêt des expulsions sans relogement ;


    d’exiger le relogement décent et adapté de toute famille et personne mal-logée ou sans logis ;


    d’exiger l’application de la loi de réquisition sur les immeubles et logements vacants appartenant aux collectivités locales, à des administrations, à l’Etat, à des banques, à des compagnies d’assurance, à de gros propriétaires, à des professionnels de l’immobilier.

Nous n’avons pas d’autres but que de coopérer avec les sans logis et mal logés afin de les soutenir, de les appuyer pour mettre en place des solutions concrètes. Et nous exigeons :

    l’arrêt immédiat de la condescendance à leur égard et de cette attitude charitable qui confine au mépris ;


    l’arrêt immédiat du harcèlement, des humiliations et de la répression féroce envers ceux dont le seul tort est d’avoir osé lever la tête et exiger le respect de leurs droits ;


    l’arrêt immédiat des poursuites judiciaires envers les cinq personnes mises injustement en cause après la destruction du campement devant Notre Dame et convoquées au TGI le 10 juillet, ainsi qu’envers les trois personnes sinistrées, convoquées au TGI le 12 juillet après l’incendie accidentel du squat du 11 rue Jean Jaurès ;


    un relogement décent pour tous les militants du Collectif des sans logis et mal logés et tous ceux qui en ont besoin.


    Et, bien sûr l’arrêt immédiat de cette chasse aux sorcières visant des militants de terrain exclusivement préoccupés des droits des sans logis et mal logés, et n’agissant que pour que les lois soient appliquées.


    Enfin l’arrêt de ces grotesques attaques personnelles et contre le DAL86, attaques diffamatoires et calomnieuses basées sur des allégations mensongères et des contre vérités. Nous exigeons non seulement le retrait de cette déclaration du maire du 27 avril mais un communiqué qui rétablit la vérité.

Jean-François Chazerans – Jean-Christophe Clochard »

Nous devons attirer votre attention sur le fait que si vous ne donnez pas à notre demande la suite prévue par la loi, nous n’hésiterons pas à saisir dans les meilleurs délais la juridiction compétente.

Veuillez agréer nos salutations distinguées,

Jean-Christophe Clochard, Jean-François Chazerans

 

Notre droit de réponse a été publié le 4 mai 2012 à la suite de la Déclaration d’Alain Claeys et précédé du commentaire suivant : « Messieurs Chazerans et Clochard, deux des cinq personnes en charge de l’administration du DAL 86, comme en témoigne les statuts de cette association, ont souhaité adresser un droit de réponse à la déclaration ci dessus du maire de Poitiers.

Celle ci concernait l’incendie d’un immeuble, 11 rue Jean Jaurès, occupé par le « Collectif des Sans Logis et Mal logés de Poitiers » soutenu par le Dal86 et dans lequel avaient été retrouvés des menaces de mort à l’encontre d’Alain Claeys.

Bien que ce droit de réponse ne respecte pas les dispositions de l’article 3 du décret n°2007-1527 du 24 octobre 2007 [en fait il est plus long que le texte qui l’a suscité], nous avons néanmoins accepté, par soucis de transparence, de le mettre en ligne in extenso. »

Ce à quoi nous avons répondu : « En écrivant : « Messieurs CHAZERANS et CLOCHARD, deux des cinq personnes en charge de l’administration du DAL 86, comme en témoigne les statuts des cette association » la municipalité de Poitiers persiste à ne pas comprendre que le DAL86 est une association collégiale dans laquelle tous les adhérents sont administrateurs. Ceux qui ont déposé les statuts avaient un mandat pour le faire et ne sauraient être considérés comme les seuls administrateurs.

En écrivant «  et dans lequel avaient été retrouvés des menaces de mort à l’encontre d’Alain CLAEYS » la municipalité se place d’emblée dans une polémique dans laquelle le DAL86 ne veut pas entrer. Car concernant ces graffitis, s’il y a plainte, il y a enquête, non ? Assurons-nous donc des faits et arrêtons de nous substituer à la police, au procureur et à la justice. La présomption d’innocence existe et ce n’est ni au maire ni même au DAL86 de juger. Il y a des tribunaux pour ça. Surtout que déjà la dernière fois (après le 6 février 2010) de tels graffitis providentiels avaient sauvé le maire d’un bien mauvais pas. Les coupables n’ont d’ailleurs jamais été retrouvés, mais l’attitude déjà problématique du maire avait été occultée de cette façon et comme par magie oubliée… (http://antirep.free.fr/ )
Le DAL86 quant à lui souhaite être très prudent et ne pas se substituer à la justice. Imaginez que cette dernière estime que ces tags étaient anciens ou sans menace de mort ou pas visibles de l’extérieur. Surtout si on ne connaît jamais leurs auteurs ». Quelles seront donc la réactions de la municipalité de Poitiers s’il y a un non lieu ? Fera-t-elle son mea culpa ? Condamnera-t-elle les condamnations hâtives et alors injustifiées ?

Aujourd’hui, 8 mai 2012, la déclaration d’Alain Claeys suivie de notre droit de réponse n’est pas disponible sur le site de la Ville de Poitiers.

Lien Permanent pour cet article : https://dal86.fr/2012/05/04/droit-de-reponse-a-la-declaration-dalain-claeys-au-sujet-de-lincendie-du-11-rue-jean-jaures/

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