Principale dépense des ménages, le budget logement a augmenté de 17 % depuis 2005. Une hausse bien plus forte que celle des prix et des salaires
Les locataires du privé et les primo-accédants sont les ménages pour lesquels le poste du logement représente le plus fort pourcentage de leurs revenus | . (LP/frédéric dugit.)
Les dépenses en matière de logement grignotent considérablement le pouvoir d’achat des Français. »
Les locataires du parc privé sont les plus étranglés
La flambée des prix de l’immobilier et des loyers ne leur a pas vraiment laissé le choix : la part du budget des ménages pour se loger a explosé de 17% en moyenne entre 2005 et 2010. Soit beaucoup plus vite que l’inflation (près de 8%) et les revenus des Français (le salaire mensuel n’a progressé que de 7,2% entre 2005 et 2009). Pour René Dutrey, le président de l’Agence parisienne d’information sur le logement, l’Adil 75, les ménages sont pris en otages : « Aujourd’hui, les gens sont prêts à arrêter de manger pour payer leur loyer. Avant, avoir un bon revenu était la priorité numéro un des Français. Aujourd’hui, des études montrent qu’avoir un logement est plus important à leurs yeux. Ils sont prêts à tout pour le garder. » Et peu importe le prix. Le taux d’effort demandé aux ménages — c’est-à-dire le pourcentage des dépenses par rapport aux revenus — ne cesse ainsi d’augmenter.
Les locataires du parc privé sont ceux qui sont le plus étranglés financièrement. Selon l’étude de l’Insee, près d’un locataire du privé sur cinq débourse au moins 40% de ses revenus pour se loger. Et, la plupart du temps (dans six cas sur dix, exactement), précise l’enquête, ce sont des ménages modestes. « A quelques exceptions, il s’agit de locataires touchant le smic (NDLR : près de 1100 € net par mois) qui versent un loyer de 400 € par mois, assure René Dutrey. La somme qui leur reste pour vivre est alors vraiment très faible. On ne peut pas avoir une vie normale dans ces conditions. Les dépenses d’alimentation ou de loisirs sont alors clairement rabotées. »
C’est à Paris plus particulièrement que le taux d’effort moyen des ménages explose, alerte l’Adil. « Il avoisine plutôt les 35%, précise René Dutrey. Dans la capitale, on demande 500 € pour une chambre de bonne. Les montants des loyers deviennent complètement délirants ! »
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Le Parisien
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