Petit compte-rendu synthétique de la rencontre avec la municipalité par RESF86

Petit compte-rendu synthétique de la rencontre avec la municipalité 4 mars 2011 8h30-10h30

RESF-Cimade-LDH

 

Dans les salons de la mairie de Poitiers : petit déjeuner en présence du député-maire de Poitiers, de Michel Berthier (adjoint à la cohésion locale et solidarité) et Régine Laprie (adjointe à l’action sociale)

Une trentaine de personnes des associations poitevines. Pas de tour de table.

Deux moments de présentation de la situation constatée et de l’action de la municipalité de Poitiers entrecoupés de questions et remarques. Très peu de prises de paroles au total (à part nous): Croix Rouge, Entraide sociale Poitevine, Toit Du Monde, Restos du Coeur.

    Le maire fait le rappel de l’action de lutte de la mairie contre les « marchands de sommeil » poitevins. Action entreprise depuis 1995. Des logements insalubres et des propriétaires qui exploitent des familles en connaissance de cause. Population concernée: pauvres mais pas uniquement immigrés. Ont mis en oeuvre une politique de relogement en essayant qu’aucune personne en situation irrégulière ne soit expulsée.


    Interpellé par nous sur la question de l’hébergement de manière plus générale, le maire est satisfait de son bilan: Poitiers fait plutôt plus qu’ailleurs en moyenne. La mairie ne peut se substituer à l’Etat dans le contexte actuel tout est plus difficile. Les villes sont en concurrence face à l’accueil (ou au non-accueil) des migrants. On ne peut en faire plus car il y a un risque d’afflux de ces personnes « en errance » en provenance des villes moins accueillantes. Il faut aussi gérer l’intégration des personnes qui sont arrivées.


    Interpellé par nous sur l’absence de dénonciation des politiques préfectorales locales alors que son constat de la situation semble le même que les associations, le maire revendique son travail de parlementaire qui lui permet par les questions à l’assemblée de prendre la parole pour condamner les politiques nationales.

    La condamnation des politiques nationales suffit: cette préfecture ou une autre ce serait la même chose.

    Il ne faut donc pas penser que le maire ne se prononce pas sur l’illégalité des activités des services de la préfecture: il le fait quand il dénonce les politiques de Sarkozy.


    La question des passeurs est présentée à travers les fameux cas que qu’observe M Berthier aux urgences (il ne rappelle pas qu’il n’en voit que 20 par an) et il généralise, mais tout en ne parlant que des gens venus d’Europe de l’Est. A Poitiers des personnes à eux inconnues feraient payer 3000 euros à des migrants pour être hébergés une semaine puis abandonnés dans Poitiers avec des renseignements précis des lieux et assos à qui s’adresser pour être pris en charge. Le maire dit bien que cibler cette criminalité ne résout pas les problèmes d’ensemble subis par les migrants mais qu’il est nécessaire de dénoncer publiquement cela par la lettre au préfet publiée dans la presse.

    Interpellé par nous sur « Mais que fait la police? » il est d’accord que la question se pose.

    Interpellé par nous sur les autres situations d’exploitation qui existent et qui pourraient être semblablement dénoncées (comme celle des prostituées) aucune réponse claire n’est donnée.


    Le maire fait le constat que la xénophobie semble augmenter rapidement et s’afficher moins honteusement depuis quelques années à Poitiers quand il discute avec les gens, chose qu’il ne constatait pas avant. Il pense que les élections de 2012 doivent se jouer sur ce thème. Nous pouvons lui rétorquer que ce n’est pas en retenant les thèmes de la droite dans les prises de parole publique que l’on changera la vision des xénophobes, qu’il faut donner un autre point de vue de ce que sont les migrations, un point de vue positif.


    Conclusion de M Berthier: il ne faut pas se diviser face à ces politiques. Toutes les associations et organisations n’ont pas la même liberté de parole publique, compte tenu de leur financements publics, il faut tout de même rester unis. La grande majorité des migrants ne partira pas de Poitiers, ils vont rester: il faut les intégrer.

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