Les logements vacants en France : état des lieux en 2010 Suite101.fr 01-02-12

Toujours plus haut ! – Morguefile

L’INSEE publie des chiffres alarmants sur l’évolution du nombre de logements inoccupés sur le territoire de métropole.

La crise du logement englobe l’augmentation du prix des loyers, la hausse des prix à l’achat et la difficulté que les gens ont à trouver une habitation décente sur un territoire somme toute assez construit. Elle touche principalement les sans-abris, les SDF, les plus démunis de notre société, ceux dont la précarité n’est pas qu’un mot sur un papier. En effet, il n’est pas rare que les plus mal lotis aient du mal à trouver un logement à l’achat ou à la location, faute de revenus suffisants. Une situation dénoncée depuis longtemps, notamment par le collectif jeudi noir, récemment expulsé de l’immeuble inoccupé de l’assureur Axa, situé à Paris, dans le quartier de l’Élysée et de Matignon.

Aujourd’hui, des statistiques menées depuis plus de 30 ans montrent que ce phénomène n’est pas aussi récent qu’on aurait tendance à le penser et qu’il existe des solutions de répartition de l’habitat sans avoir à renouveler, en l’augmentant toujours plus, le parc immobilier.

Définition et conséquences

Selon l’Institut national de la statistique et des études économiques (INSEE), un logement est dit « vacant » lorsque l’habitation est inoccupée. Il existe plusieurs raisons à cela :

  • elle est conservée vacante par le propriétaire sans raison précise.
  • elle est « mise de côté » par un employeur pour pouvoir la proposer à un employé ;
  • elle est en attente d’un règlement de succession ;
  • elle est en cours de vente ou de location ;

Des justifications qui, bien évidemment, n’ont pas toutes la même portée et les mêmes conséquences sur la crise du logement ou du mal-logement dénoncée par la Fondation Abbé Pierre dans son 16e rapport de février 2011>. En effet, dans le cas où un logement n’est que temporairement inoccupé, on peut supposer que des travaux d’amélioration de l’habitat vont être effectués pour proposer aux futurs locataires ou propriétaires de meilleures conditions de vie. De même, lors du règlement d’une succession, le logement sera sans doute ensuite revendu ou reloué. Mais il en va tout autrement lorsque des appartements ou des maisons sont voués à être occupés dans un futur indéterminé, car un logement non habité (et donc, ni chauffé ni entretenu au quotidien) se dégrade beaucoup plus rapidement qu’un logement occupé, et ce, qu’elle qu’en soit la raison.

État des lieux des logements vacants en France en 2010

L’étude de l’INSEE rapporte que, fin 2010, la France comptait 64,669 millions d’habitants (début 2011 : plus de 65 millions d’habitants) répartis sur 28,019 millions d’habitations principales, soit une moyenne de 2,3 habitants par logement. Des chiffres qui, seuls, ne reflètent pas tout à fait la réalité, car l’INSEE fait aussi état de 2,121 millions de logements vacants (répartis de façon à peu près équivalente en individuel et en collectif), et le rapport de la Fondation Abbé Pierre a recensé, en 2010, 685 000 personnes sans domicile établi. S’ajoutent à cela les 3 196 milliers de résidences secondaires (donc inoccupées en partie) qu’a aussi répertoriés l’Institut de statistiques économiques, mettant au jour les preuves accablantes d’une mauvaise répartition des logements en France. Car à la lecture de ces statistiques, quiconque est en mesure de réaliser qu’en France, début 2011, tout résident devrait être en mesure d’avoir un toit sur la tête et une adresse fixe à fournir aux administrations territoriales.

Un constat qui ne date pas d’hier

Ce que l’on nomme « crise du logement », en référence à la situation économique du pays depuis 2008, n’est cependant pas un phénomène récent. Certes, la situation s’est aggravée depuis la crise des subprimes, mais l’INSEE publie des études annuelles depuis 1983. Or l’analyse de ces chiffres, mis en parallèle avec ceux de l’évolution de la population française fournie par l’Institut national d’études démographiques (INED), montre clairement que le nombre de logements vacants, depuis 30 ans, est en constante augmentation, et ce, malgré un développement du parc immobilier.

Des chiffres qui parlent

  • 2010 : soit seulement 5 ans après, il y a 121 000 logements vacants de plus et la population s’est accrue de 4 millions d’habitants.
  • 2005 : 2 millions de logements sont vacants et la population est passée à 61,1 millions d’habitants ;
  • 1995 : les logements vacants sont au nombre de 2 millions pour 57,8 millions d’habitants ;
  • 1985 : la France comptait 1,9 million de logements vacants pour 55,2 millions d’habitants ;

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