La date fatidique est arrivée. Les dix Kosovars de Bel-Air ont quitté, hier, leur logement. A la rue, ils entrent dans la spirale du 115.
Les meubles. Les jouets. Les peluches. Tout sort de l’appartement de cette famille kosovare, arrivée depuis mai 2009 à Poitiers, dans un appartement du Cada (Centre d’accueil des demandeurs d’asile), dans le quartier de Bel-Air. Scène traumatisante pour les enfants de la fratrie. La petite de 6 ans est prostrée dans les bras de son enseignante. Devant l’immeuble, plusieurs membres du comité de soutien sont là. Les parents d’élèves de l’école Jean-Mermoz et les voisins veulent leur montrer qu’ils ne sont pas seuls. En ce moment difficilement supportable.
La demande d’asile de la famille, constituée de 10 personnes (deux couples de parents et six enfants), a été refusée le 8 juin. Un recours a été déposé. Depuis une semaine, la mobilisation s’organise autour d’eux. Mais le sursis (le Cada héberge les demandeurs d’asile seulement le temps de la procédure) est fini. Depuis hier matin, ils n’ont plus de toit. Ils entrent alors dans le dispositif d’accueil d’urgence.
Tous les jours, ils doivent appeler le 115 pour avoir des places. Hier soir, ils devaient être logés pour la nuit. Deux des enfants ont un mois et demi et 18 mois. Trois autres (6,9 et 12 ans) ont été accueillis en urgence au centre de loisirs de la Blaiserie. Un des deux pères, âgé de 19 ans, a trouvé du travail. Le comité de soutien, qui a commencé à collecter de l’argent, a fait appel à une avocate pour défendre la famille et « obtenir des cartes de séjour ».
Commentaires récents